La Toile la plus grande de Di-Maccio

C'est à 11.500 mètres d'altitude, dans l'avion qui me menait à Osaka, au Japon, que j'ai conçu le premier dessin d'un tableau de 27m x 9m. Il s'agissait d'une commande destinée au Musée Di-Maccio prévu à Osaka. Le tableau y sera accroché dans un an et demi environ.

Ce travail m'a demandé, pour son exécution, trois années selon un plan bien défini : d'abord une première maquette d'un mètre, puis une autre de trois mètres ; enfin une dernière de neufs mètres, le tout en noir et blanc. Outre la conception et le travail de composition, la principale difficulté était, tout au long de cette période, de réussir un tableau homogène et harmonieux. Le thème général est basé sur les notions de l'infiniment grand et sur la relativité du temps et de l'espace. Volontairement, j'ai gommé toute référence à nos civilisations qui aurait pu permettre de déterminer l'époque où se situe le tableau. Volontairement aussi, j'ai voulu que le spectateur, devant ce tableau qui ne comporte ni gauche, ni droite, ni haut, ni bas, plonge dans un univers parallèle, éloigné de notre réalité, dans un futur dépassé. Partant du principe que la ligne droite n'existe pas dans l'univers, j'ai utilisé le temps et l'espace courbe pour exprimer le vertige ressenti devant l'infini, débordant ainsi les notions purement immédiates et humaines, afin de traiter ces grands thèmes d'une manière universelle.

C'est un travail pour ainsi dire introspectif sur moi-même qui m'a donné une vision intemporelle en faisant appel à l'inconscient collectif. J'entendais, en passant outre les frontières intellectuelles et culturelles, adresser, par le biais de cette œuvre, des messages à l'ensemble des peuples.

Ce renouvellement, à l'aube du 3ième millénaire, s'impose aussi dans le domaine de la pensée, des idées, pour aller vers moins de matérialisme et plus de spirituel. C'est pourquoi ce tableau, qui s'inscrit dans un monde parallèle, contient de nombreuses références à nos cultures, mais au second degré, une lecture attentive permet de découvrir le fil conducteur reliant toutes les parties et une analyse approfondie met à jour les différents symboles entrant dans la composition de ce tableau.

Les références aux différentes religions et sensibilités enrichissent le langage pictural de Di-Maccio et rendent lisible le message qu'il adresse aux peuples du Nord comme du Sud, de l'Est comme de l'Ouest. Ces idées nouvelles, actuelles et peut-être futures ouvrant vers un 21ème siècle plus juste, plus spirituel et plus universel n'empêchent pas Di-Maccio de rester fidèle à une technique classique et qui a fait ses preuves: celles des grands Maîtres italiens de la Renaissance.

Le plus grand tableau du monde est composé de 18 panneaux de 4,50m x 3,0m constituant un ensemble, qui dans l'installation définitive sera encadré de miroirs placés à 90 degrés sur le sol, le plafond et les côtés. Ceci afin de donner au tableau un agrandissement jusqu'à l'infini.

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